Les travaux

La cour principale et les communs en travaux durant l'hiver et le printemps 2012.

La Seigneurie de la Mâre

Aperçu de l’histoire de la Mare

 
Les traces écrites les plus anciennes nous emmènent en 1469, date où, Charles Jouhan, propriétaire de la Mare « participe à la montre de Moncontour accompagné d’un page et de deux archers. »

 
La Mare est d’abord une métairie, c'est-à-dire une ferme, et c’est en 1500 qu’elle devient seigneurie et qu’elle prend l’aspect d’une maison fortifiée avec un colombier, un pont-levis, une chapelle, un moulin.

 
En 1561, la famille Sauvaget achète la Mare, elle la remodèle : tourelle, linteaux sculptés des fenêtres et de la porte principale ornée du blason des Sauvaget : « de gueule à la croix pattée et alézée d’argent ».

 
La Mare, telle qu’elle existe maintenant, ne représente donc qu’une partie du manoir du XVIème siècle. Nous ne savons pas à quelle époque elle a subi les destructions.

 
La famille Sauvaget quitte la Mare en 1642 et confie son domaine à Jean Le Hérissé et son épouse Perrine de Beaurepère qui deviennent fermiers généraux des terres et de la seigneurie de la Mare.

En 1780, ils en deviennent propriétaires.


 Aux environs de 1800, la Mare connaît sa période la plus fastueuse :
"La Mare était une maison, vivante et animée avec ses nombreux enfants, les allées et venues de tous ceux qui y travaillaient, la présence des bourreliers et des tailleurs d’habits, le bruit des chevaux et des charrettes, du voisinage qui se rendait au moulin tout proche. "

 
Vers 1900, par le jeu des successions, les bâtiments sont dispersés puis loués.
En 1950, la Mare est à l’abandon, le moulin tombe en ruine, les pierres sont emportées.

C’est alors qu’un industriel de Loudéac rachète les différents bâtiments et en commence la restauration. Restauration continuée avec beaucoup de ténacité et d’amour par les propriétaires suivants : Monsieur et Madame Baffert, jusqu’en 2005.

 

Aujourd’hui, c’est à notre tour, tel l'un des nombreux maillons, de poursuivre l’histoire de cette belle et vénérable maison. 

 

 

(D'après le livre "Arbres et Racines - Histoire de la famille Le Hérissé" - François le Hérissé.

Son grand-père est né à la Mare.)


La Mare début 1900 - Témoignage

 

"Les communications de la Mare avec l’extérieur ont été longtemps très difficiles. La Mare avait la réputation d’être inaccessible. C’est en 1754 seulement que fût ouverte à la circulation la route qui va de Saint-Brieuc à Moncontour en passant pas Quessoy (...).

 

Le chemin qui venait de la Mare, long d’un peu plus d’un kilomètre, débouchait sur cette route. Un épouvantable chemin creux. Je l’ai connu dans l’état où il devait se trouver au cours des siècles précédents. Deux charrettes ne pouvaient évidemment s’y croiser. Les roues s’y enfonçaient jusqu’aux moyeux dans des ornières boueuses et les pluies de l’hiver y stagnaient de manière si persistante qu’au début de l’été ce chemin était encore une véritable fondrière. Pour sortir des prairies de la Mare une charretée de foin, il fallait atteler trois forts chevaux. Ce n’est que dans les années 1930 que fût ouverte la petite route actuelle, qui resta très longtemps grossièrement empierrée.

 

Alors que j’étais enfant, quand on venait à pied de Quessoy, le meilleur moyen d’atteindre la Mare était d’emprunter la route privée, dite de la plaine de Bogard. On y tolérait le passage. Au-delà, un sentier à travers bois, un merveilleux sentier bordé de mousse et de lichens gris, coupé d’échaliers à la limite des propriétés, conduisait aux pignons de la Mare que l’on découvrait sans transition.

 

Cette grande maison venue d’un autre temps, vers laquelle on allait, non pas par une route, mais en traversant à pied une forêt un peu inquiétante, a marqué d’une manière durable mon imaginaire d’enfant et d’adolescent. C’est la Mare que je me représentais, par exemple, quand Alain Fournier, dans « Le Grand Meaulnes », décrit le château mystérieux, le château perdu de la fête enchantée."

 

       (Extrait du livre "Arbres et Racines - Histoire de la famille Le Hérissé" - François le Hérissé.)